Please Open up (Shelby)

Une journée de repos c’était toujours la bienvenue, mais en général je ne savais pas toujours trop quoi faire. J’avais commencé par une bonne grasse matinée. Enfin … jusque neuf heures en fait. J’avais enchainé par un petit footing autour du quartier et j’avais décidé de pousser en faisant quelques petits exercices de musculation. Oui je prenais soin de mon corps, c’était plutôt primordial étant donné que mon corps était aussi mon outil de travail. Je faisais donc tout ce que je pouvais pour le préserver. Mais paradoxalement, je snifais aussi de la coke. Mais ça c’était pas pour mon corps. C’était pour mon cerveau ça, pour le bien que ça me procurait. Pour la délicieuse douceur que je ressentait me parcourir. Alors oui certains diraient que je suis une droguée, une junkie. Mais je ne suis pas tous ces termes péjoratifs. Je peux arrêter quand je veux. J’en ai pas besoin pour vivre et c’est de loin le plus important. Je me sens juste bien avec. C’est récréatif. Après … ça doit ressembler tout de même à un discours de Junkie. Non?

Avachie sur le canapé de mon salon, la télé en bruit de fond, je comptais un peu . Il n’y avait rien de passionnant à la télévision. En même temps à onze heure du mat’, c’était normal. J’avais une furieuse envie de retourner me coucher, et ma dose commençait salement à se dissipais. Alors que je tendais lamait pour attraper mon téléphone et envoyer un sms à mon dealer j’entendis qu’on toquait à la porte. Arquant un sourcil je soupirais mais me levais quand même.   je souris un peu en entendant la voix de ma petite soeur (pas si petite que ça d’ailleurs) à travers la porte. « J’arrive. » il n’y avait qu’elle de la famille Bradley-Hunter qui parvenait à me faire sourire. Disons qu’avec le passé … J’ouvrais la porte, heureuse de la voir, mais immédiatement elle me montrait les pots de glace. Je fis une grimace. En général c’était pas de bonne augure ça. Je me déplaçais pour la laisser entrer chez moi. Je pris le pot qu’elle me tendais alors qu’elle s’installait comme à son habitude sur le fauteuil. Je l’imitais et rejoignais mon canapé. Bien, j’allais faire ma redescente avec de la glace. Voila une bonne chose. Il se passe visiblement quelque chose, mais je ne lui tirerai pas les vers du nez, elle parlerait quand elle voudrait. Et ça ne tardait pas. je manquais de m’étrangler avec ma cuillerée de glace. « Kole ? hein … LE Kole!? » dis-je très surprise et suspendue aux lèvres de ma soeur. hein quoi!. Moi et elle pour Noel!? Heu … oui j’avais pour le moment retenu ça. « Tu …  » puis je réalisais ce qu’il avait fait. « Il est un peu gonflé lui quand même, non?  » dis-je en arquant un sourcil. Moi et l’amour … « Il croit qu’il va te reconquérir comme ça peut être? » dis-je. En réalité c’était pas vraiment un jugement ou un avis de ma part, non je la sondais surtout pour savoir ce que ELLE, en pensait réellement.

Je l’écoutais doucement, surprise tout comme elle, enfin peut êtrepas au même point qu’elle, Kole n’était pas mon ancien meilleur ami, ancien … ex, enfin il était tout ça pour elle, et même son âme soeur, je me l’étais toujours dit. Jusqu’à son départ il y a dix ans ou honnêtement j’avais eu qu’une seule envie, lui tordre le cou. PAs sûr que j’aurais réussi, mais pour le principe. Il avait laissé tomber ma soeur comme une vieille chaussette. Par principe je ne pouvais pas voir son retour d’un bon oeil. Même s’il ne m’avait jamais rien fait à moi réellement, et même que je l’aimais plutôt bien à l’époque, par solidarité, non par protection pour Ava, il était certain que je le garderai à l’oeil. Qu’est ce qu’il voulait … la reconquérir? je mangeais ma glace tranquillement, l’écoutant, le froid sur ma langue, réveillait ce que la drogue avait endormi. Ca et ses paroles. Je la regardais avec de grands yeux. Il avait eu le culot de lui demander de la loger. « Y’a des hôtels en ville, ou au pire … d’autres endroits … » dis-je en reposant ma cuiller dans son pot et m’installant les pieds sur le canapé pour plus de confort. « Et il veut se le metttre où le matelas une fois qu’il l’aura acheté? Sur ton lit!? » dis-je de manière un peu crue. Faut dire que j’étais pas vraiment une grande experte de l’amour. Mais je savais comment les hommes fonctionnent. Pas pour rien que c’était mon métier d’ailleurs. je hochais la tête négativement. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire. « Je me demande aussi pourquoi il est revenu s’il n’a pas l’intention de te reconquérir. » dis-je en prenant méthodiquement un petit morceau de glace mais décidais de jouer avec elle. « Tu l’aimes encore, pas vrai? » demandais-je mettant carrément les pieds dans le plat. C’était tout moi. « J’espère qu’il va pas jouer avec toi, car cette fois il va pas fuir, c’est moi qui fait le faire fuir … » Je soupirais puis pensais à quelque chose. « Au pire … j’ai un canapé, tu lui dis de venir dormir ici. Je veux pas que tu t’attaches trop à lui sans savoir si ça ira plus loin ou pas. Et comme ça … je pourrais le surveiller. » dis-je en posant la glace sur le bout de ma langue et la laissant fondre.

Je haussais les épaules. Honnêtement je ne savais pas trop quoi penser du retour de Kole, surtout, je ne comprenais pas du tout ses motivations. C’était étrange de revenir tout d’un coup après dix ans d’absence et sans donner aucune nouvelle. Venir comme ça et arriver la bouche en coeur sur le pas de la porte de celle qui l’a probablement le plus aimé sur terre (hormis probablement sa mère) et oser lui demander comme une fleur de revenir sans mentionner du tout le passé. Moi je trouvais ça plutôt suspect. Mais c’était moi, et moi j’y connaissais rien à l’amour, c’était bien connu. En revanche, les hommes je les connaissais bien! C’était même mon métier à vrai dire, donc … moi je trouvais qu’il y avait anguille sous roche. A voir … J’espérais pour elle qu’elle n’allait pas encore souffrir même si toutes manières je serai là pour la ramasser à la petite cuiller de nouveau s’il le fallait. j’arquais un sourcil … « Ah je vois et en attendant … il squatte juste chez toi, alors qu’il a un autre endroit où dormir … au moins tu me dira il est installé confortablement. Et tu prends bien soin de lui! » dis-je. Je pointais la cuiller pleine de glace en sa direction comme pour la menacer. « Tu me feras pas croire que tu ne le traite pas bien! » je souriais un peu avant de manger une bonne bouchée de glace. C’était aussi ce qui faisait Ava. Elle était gentille, parfois bien trop. Mais sans ça, elle ne serait plus Ava. « J’irai faire un tour du côté de cette maison tiens … » ajoutais-je en jouant avec la cuiller. Quelles étaient ses intentions j’étais vraiment, mais vraiment curieuse à ce sujet. Je ne voulais pas voir Ava souffrir de nouveau.

je la regardais surprise … « Ouais … mais on sait très bien que la meilleure amie est devenue aussi la femme de sa vie. Mais bon, je le comprends dans un sens … » dis-je avant d’ajouter en voyant son air surpris « Il a raison de se mordre les doigts de t’avoir perdue! Moi aussi je ferais tout pour te retrouver à sa place » et je léchais la glace qui venait de couler sur mon doigt.
je soupirais. Oui bien sûr qu’elle l’aimait, ma question était idiote quelque part. Elle l’aimerait toujours, mais son amour avait été meurtri par le passé, par ce qu’il avait fait. Et je comprenais qu’elle ne veuille pas du tout souffrir de nouveau. Risquer de s’attacher à lui de nouveau et … le voir partir encore … « C’est pas évident … je ne sais pas trop si je peux beaucoup t’aider Ava, mais j’suis la pour toi en tout cas » lui dis-je en lui adressant un clin d’oeil complice. « Et ça vaut à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit! » ajoutais-je en riant.

je soupirais puis décidais de nous reprendre en main et déterminée je posais le pot de glace sur la table. « En tout cas, s’il te fait mal, militaire ou pas militaire, moi je lui explose le nez! » dis-je en montrant mes « énormes » biceps pour la faire rire.

Je ne savais pas quoi en penser, c’était particulier et moi j’étais pas vraiment certaine de vivre ça un jour. Alors je me sentais un peu inutile face à elle. Je ne pouvais pas vraiment lui apporter de réponse toute faite ni même lui dire ce que je ferais à sa place. Parce que moi … je suis pas délicate, je suis pas toute « timide » comme elle, et ça n’est pas une mauvaise chose d’être timide. D’ailleurs timide n’est surement pas le mot adéquat pour décrire la chose. Mais … disons que je ne suis ni romantique ni portée sur l’amour. Alors … pas spécialement la personne la plus qualifiée pour savoir. je hochais positivement de la tête. Oui elle avait aussi raison. Et je le savais bien. Mais moi j’avouais facilement que dans l’histoire j’étais égoïste. Pourquoi? J’avais vu ma soeur souffrir, oui bien sûr ça avait peut être été la solution la mieux pour lui aussi, bien sûr, mais … il était qui lui par rapport à ma soeur en larme et pleine d’incompréhension et surtout de douleur face à sa disparition. Oui bien sûr il lui en aurait peut être voulu de l’avoir forcé à rester avec lui. Bien sûr, Et elle s’en serait peut être aussi voulu de l’avoir privé de ça s’il était resté. Mais le souvenir du regard de ma soeur quand elle m’avait annoncé qui’l était parti me fendait le coeur et je m’en rappelais comme si c’était hier. Alors oui sans aucun doute et égoistement je ne lui souhaitais pas de revivre ça. Je me souviens à quel point ça a été pénible et difficile pour elle. Qu’elle a jonglé avec ses émotions, qu’elle a du se dire qu’elle ne pouvait pas l’empêcher de vivre son rêve, comme elle me le disait à présent, mais en même temps elle l’aimait. Car elle l’aimait plus que tout, j’en étais certaine. Et moi, en « soeur louve » je ne supportait pas qu’on fasse du mal à ceux que j’aimais. j’arquais un sourcil et terminais mon pot de glace en même temps. « Oh rien, observer. Observer les travaux, comment ça avance …  » Je ne pouvais pas les empêcher de s’aimer ou être ensemble, mais je ne voulais pas non plus qu’il profite d’elle. Après tout, je n’avais pas encore revu Kole depuis son retour. Et moi je ne croyais que ce que je voyais. J’étais comme ça. « T’en fais pas hein … je ne veux pas le faire fuir, juste voir s’il fait bien ce qu’il te dit qu’il fait … qu’il est sincère et honnête surtout.  » j’avais jamais eu de raison de douter de lui avant. Maintenant, il allait devoir prouver que je pouvais de nouveau lui faire confiance. Et je n’attendais que ça.

Je posais ma main sur la sienne et lui souris avec bienveillance. « Shhhh, Ava!  » dis-je en souriant doucement. « Je suis la. Je serai la a Noel, à Pâques ou à la Saint Glinglin, tu sais que je serait toujours là pour toi!  » dis-je avant de lui adresser un clin d’oeil en riant. « Bien sûr que je serai là voyons, la question ne se pose pas!  » Et ce n’était même pas parce qu’Ava était la seule personne de la famille qui me parlait encore. C’était parce qu’Ava était mon petit diamant, tout simplement! je souriais de toutes mes dents et rangeais mes biceps contente d’avoir été convaincante! « Super alors!  »

Ava était d’une importance cruciale pour moi, et bien sur que je ferais toujours tout pour l’aider, et pour la mettre à l’aise. Elle était la dernière de la famille qui voulait encore bien de moi. Pas que du coup je ne me sente vraiment très famille, ce que je n’avais pas été. Et probablement parce que j’avais bien trop de soeurs pour ça. Mais pourquoi vouloir continuer à avoir des rapports avec des gens qui n’ont aucune envie de me voir, ou bien qui me jugent sans me connaitre réellement. Je suis de leur famille pourtant et il n’ont même pas cherché à comprendre, a me croire … non Debbie a parlé, et ils se sont contentés de la croire, de ne pas prendre ma version des faits. Comme s’ils attendaient que quelque chose comme ça arrive pour m’éjecter de la famille. Mais bon, je refusais de laisser ces choses désagréables me noircir l’esprit quand j’étais avec la seule personne qui était encore de mon côté. je souriais et lui fis un clin d’oeil complice. « Mais non t’en fais pas! Puis t’as déjà apporté la glace! C’est déjà « pardonné » du coup » dis je en mimant les guillemets pour le mot « pardonner » car il n’y avait rien à pardonner, aider ma soeur était une priorité pour moi, et si elle avait besoin j’’étais très heureuse que ça soit vers moi qu’elle se tourne et pas une de nos autres soeurs. Et elle avait l’embarras du choix tellement on était nombreuses! Et puis j’avais tellement envie de lui faire plaisir, d’ailleurs, j’avais déjà une idée de ce que j’aimerai lui offrir, et ça commençait déjà à germer dans ma tête.

tout d’un coup je me sentais un peu con, je ne savais pas trop quoi dire de moi … Parler de moi c’était pas mon fort, j’aimais pas trop ça. Et tout simplement parce que je ne savais jamais vraiment trop quoi dire de moi. Je ne me confiais pas souvent. Mais … c’était Ava, je pouvais faire un effort, rien que pour elle. « Oh moi … » dis-je en haussant les épaules et finissant ma glace. « same old same old. » dis-je en souriant un peu. « Toujours le même boulot qui fait le rêve de papa maman et Debbie » dis-je avant de rire doucement. « Mais ça me plait toujours, enfin … y’a des métiers pire que ça » ajoutais-je doucement. « Oh tiens, j’ai cru comprendre que Debbie allait se marier!? » oui j’avais entendu ça, les rumeurs voyageaient vite à Red Hollow.

S’il y avait bien quelque chose que l’on pouvait dire de nous, c’tait qu’on avait beau être soeurs, on ne se ressemblaient pas du tout. On avait le même nom de famille, certes, mais elle et moi étions tout à fait différentes, sur deux continents opposés parfois. Et pourtant, nous nous entendions à merveille. Elle était la seule qui me fasse encore confiance. Et la seule qui me parle encore d’ailleurs. Elle m’a toujours acceptée comme j’étais, avec mes défauts, trop gros défauts aux yeux de certains. Mais elle, elle avait toujours été là pour moi. Et je ne pourrais jamais assez lui en être reconnaissante! Elle avait toujours accepté mes activités, et même le fait que je me drogue. Sans rien dire. Et je l’aimais pour ça. je croisais les jambes et haussais les épaules. J’en savais rien en fait. « Ouais. Je sais pas. » dis-je doucement. « J’y ai jamais vraiment pensé en fait. » Mais autant d’une autre personne j’aurai pu le prendre mal, ou carrément l’ignorer. Mais venant d’elle, c’tait tout à fait autre chose. Elle seule pouvait me poser des questions qui mèneraient à me remettre en question. Et bien elle seule! « J’ai pas des masses de qualités hein … » dis-je en riant ironiquement.

J’étais plutôt le genre de personne qui se prenait pas la tête, et ne vivait qu’un our après l’autre. C’était ma vie, et ça allait bien finir par devenir problématique à un moment donné. Elle avait bien raison. Il faudrait peut être que je m’en préoccupe … enfin … un jour … je me mis à rire doucement, je reconnaissais bien là ma soeur. « Hmmmm » dis-je en réfléchissant. « Je ne suis pas convaincue que je sois vraiment sur la liste des invités tu sais toutes façons. » je regardais un peu au plafond. « Et même si elle m’invitait, je sais pas si ça serait bien vu que je vienne, après tout … je suis pas la préférée de la famille Bradley-Hunter hein … » je ne sais pas si elle en avait déjà parlé avec Debbie, et ça les regardait toutes les deux. Je ne savais pas du tout ce que Debbie en pensait, mais j’avais quand même bien ma petite idée à moi …

je me levais et allais près d’elle prendre sa main. « Je comprends oui . » dis-je en souriant un peu. « Mais Tout vient à point tu sais. Tu sera une magnifique mariée, j’en suis sûre. Et … tu sais aussi bien ça ne va pas durer pur elle. Etre la première à se marier, est pas un gage de longévité de mariage. » de manière plutôt maladroite j’essayais de la rassurer, sans être très sûre que ça la rassure vraiment. Après tout moi c’était pas le genre de vie qui m’intéressait, le mariage, les enfants …