Wedding Bells : Les Jardins

L’air frais. Enfin ! Je respire. Je suis à nouveau libre. Je n’étais pas seul dans le jardin, je remarquais Ava, je lui fis un signe de main. Mais ne m’avançait pas pour lui parler. J’avais besoin d’être seule, de respirer l’air frais, de me retrouver. Charline me rendait dingue. Matthews me rendait folle. J’étais déchirée en mille morceaux. Je n’aimais pas ce sentiments, je n’aimais pas être ainsi. Je n’aimais pas ca. Je ne voulais pas écouter cette partie romantique de moi-même. Je ne voulais pas commencer une histoire d’amour ; Je ne voulais pas m’attacher à lui. Ce n’était pas bien. Et en plus… je ne le supportais pas. La plupart du temps il m’agaçait, il me donnait envie de l’étrangler… Alors comment est-ce que je pouvais sentir tant de sentiments contradictoires envers une seule personne ? Je me sentais misérable. Et l’alcool n’y était pour rien. Je soupire, je m’avance dans les jardins, je ne sentis pas le froid sur ma peau. Pourtant il gelait. Mais quelque part, ressentir le froid me fit du bien. Ca endormait certaines douleurs et angoisses au fond de moi. Je savais que je devais prendre une décision. Je n’allais pas survivre longtemps. Toute cette histoire prenait vraiment une très mauvaise direction. Je m’avançais vers une balançoire abandonné et m’y installa. Tête vers les étoiles, j’observais le ciel.

Mon regard finit par se poser sur Ava et l’homme à ses côtés. Je les observais pendant quelques minutes, ils étaient mignons ensemble. Est-ce que l’amour pouvait être aussi simple ? Je soupire. Non, pas pour moi. Tout ce que j’avais appris de l’amour, c’est de tirer avant qu’on vous tire dessus. Très romantique hein. Je soupire et ferme les yeux. Je n’avais qu’une seule envie : m’enfuir, m’enfuir très très loin d’ici. Mais je ne pouvais pas. Fallait que je continue ce que j’avais commencé. Je soupire et finit par ouvrir les yeux, c’est alors que je remarquais Matthews… bien sûr… il n’est jamais bien loin. J’oblige mes jambes à me porter jusqu’à lui. « Matthews… faut qu’on parle…. » Ah oui et de quoi ? Je me demandais déjà combien de minutes ça allait durer avant qu’on ait l’envie de se tuer. « Je ne pense pas être la bonne personne pour… pour ce rôle. » En autres termes, je ne peux plus faire semblant. Ça allait devenir ma mort. Fallait couper court à ca avant que je plonge dans un cercle dont je m’en sortirais plus jamais. L’embrasser avait été une grande erreur. Cela n’avait fait que compliqué notre contrat et moi… ça m’avait rendu tellement désorientée et chaotique au fond de moi-même que je n’arrivais plus à être moi-même. Et tout cela s’était de sa faute… « Je sais qu’on avait un accord… mais… on est en train de compliquer tout ça… et rendre les choses bien plus difficile pour plus tard. » Non mais vous vous imaginez… si je me marie et que je commence réellement à m’habituer à sa présence ? Et puis après quoi ? 2 ans ? 3 ans ? J’ignore combien d’années on devait jouer ce rôle-là. Mais que ca soit 2, 3 ou même 6 mois… je ne pouvais pas en sortir indemne. Je pensais oui… mais c’était avant de me réaliser qui il était, comment j’étais attirée vers lui.

A vrai dire, j’étais tout sauf la bonne personne pour jouer ce rôle. Y avait trop de choses à laquelle je n’avais pas penser et auxquels j’aurais dû penser. Mes parents, mes mensonges… Parait que tôt ou tard les mensonges sont découverts… pourtant moi je m’en étais toujours assez bien sortie au point que je m’étais même demandé si on pouvait pas réussir à s’en sortir avec des mensonges. Mais j’avais oublié qu’il était connu… Que ça allait se savoir qu’il était avec son assistante et.. je ne pouvais pas contrôler la diffusion des articles. A moins que… a moins que je mets fin à tout ça. Alors oui, c’était décidé. Ça s’arrête aujourd’hui. Fini. On n’est plus ensemble. Si seulement c’était aussi facile. Ses lèvres m’emportent ailleurs et pendant un moment je restais bloquée. J’avais vraiment pas l’habitude à ce genre de réaction. Pas jouer de rôle ? Je lève mon regard vers lui. Une chance pour moi… Depuis cette nuit, je n’avais plus de vision dès que nos lèvres se touchèrent. C’était déjà ça…. Mais voilà qu’il remette une couche avant même que j’eus le temps de réagir. Mon cœur s’emballe sans vraiment le vouloir et je le déteste de me faire ça. Je le déteste vraiment. Pour une fois dans ma vie, dans mes deux vies.. Je mets l’amour avant la gloire et la carrière. J’étais prête à laisser tomber mes ambitions et voilà qu’il doit me remettre sur ce mauvais chemin. Je ne pouvais rien faire d’autre que de répondre à ce baiser, avant de m’obliger de me retirer doucement. « Matthews… Qu’est-ce que je t’avais dit à propos des baisers… » Je m’ose un sourire.

Pendant longtemps je en disais rien. Depuis la nuit derrière. Nuit que j’avais détesté autant que j’avais aimé… je me souvenais… le mur entre Tristan et Crystal continuait à persister, mais je me souvenais de tout… de chaque détail. Et c’est surement cette rupture dans ce mur, qui me rendait si… si faible… si désorienté. Je ne savais plus faire la différence entre les sentiments d’aujourd’hui et celle de hier. « T’oublies qu’on ne se supporte pas, toi et moi… C’est Tristan et Elizabeth qui s’aiment… Toi et moi… on a du mal à respirer le même air… T’as oublié à quelle point je t’agace ? » Je lève mon regard vers lui. Je savais très bien que je pouvais l’agacer, d’ailleurs lui aussi il m’agaçait. Ce n’était pas parce qu’on avait ressenti une nuit ce qu’on avait jadis connu dans une autre époque que cela allait tout arranger. Je n’étais pas Tristan. Tristan était fort, jaloux, sûr de soi, ambitieux et prêt à tout. Même si ils se ressemblaient énormément il y avait certaines choses qui avaient changés… Crystal elle se cachait derrière le cynisme, elle prétendait être forte, mais c’était tout le contraire.

Je finis par me détacher de lui, de m’éloigner. Fallait que je marche un peu. De un parce que ça m’aidait à réfléchir et de deux parce qu’il faisait vraiment froid par ici. « Je doute fort qu’une nuit puisse changer ce que tu penses réellement de moi… » Mais d’un autre côté… Elizabeth avait bien fait des choses que seul un homme expérimenté puisse faire à une femme… Je tourne mon regard interrogateur vers lui. « Tu … t’avais la main sur ce qui s’était passé hier soir ? » Moi je m’étais souvenu de toute ca, que le matin. Comme ci j’avais passé une journée à boire et que j’avais oublié tout ce que j’avais fait… Tout m’étais doucement revenu sans que j’avais l’impression que c’était moi. Mais Matthews… Et aussi tôt que j'avais posé la question, je le regrettais, car j'avais terriblement peur de la réponse.

J’étais perturbée… vraiment… je ne savais pas quoi penser de tout ça. Comment avait-il pu passer cette nuit sachant que j’étais pas d’accord. Comment il pouvait être en calme avec tout ca ? Ah tout ça était bien trop compliqué pour moi. Je.. ca me surpassait. Le départ de quelque chose ? « Je ne sais pas… trop… « Pourtant ma main glissait dans la sienne. Il y avait trop de choses qu’il ne savait pas sur moi et que…. Ah non il avait raison, je ne voulais pas penser de ca. C’était le mariage de ma cousine et je ne voulais pas parler ni réfléchir à tout ça. « Mais je n’oublie pas ma promotion. Rôle ou pas de rôle.  » Ah bah oui, si j’étais obligé de rester, autant qu’il garde sa promesse… Même si me disais toujours que ce n’était vraiment pas une bonne idée… il ne savait pas dans quoi il mettait les pieds.

Je devrais lui en vouloir, mais ce n’était pas le cas, du moins pas entièrement et puis le champagne avait déjà calmé mon énervement. Le baiser y était surement pour quelque chose aussi. Je baise mon regard vers nos mains, nos doigts entremêler. « Et si on retourne à l’intérieur ? » Je n'étais pas moi-même. je ne réagissais pas comme d'habitude. Cette situation me perturbait réellement.

Vénale? Je ne sais pas trop “Non ambitieuse, c’est différent. Et j’aime bien quand les choses soient respectés. ” Il semblait être très heureux, et je ne pouvais pas comprendre tout ce bonheur pouvait bien venir. Pensait-il sincèrement qu’une nuit pouvait tout changer ? Il semblait en être persuadé… moi par contre je ne l’étais pas. C’est vrai qu’il était plus compréhensif, que si il ne m’énervait pas aussi facilement, peut-être que cela allait mieux passer entre nous… mais je restais méfiante. « D’ailleurs… ne va pas te faire des idées… Tu continues malgré tout à dormir sur le canapé, Monsieur Matthews. » Je souris, mais j’étais très sérieuse. Certes il m’avait vu, certes on avait couché, mais ce n’avait pas réellement été moi… et je ne sais pas si je pouvais vraiment passer aussi facilement le cap. Faudra du temps, et surtout… faudrait qu’un jour je finisse par lui dire la vérité sur mon passé.

Mon tour de rire. »Tout dépend de ta capacité à t’évincer au bon moment…” Si il pensait sincèrement que j’allais lui sauver la mise, il se trompait royalement. D’autant plus que de le voir danser avec toute ma famille et le voir essayé d’esquiver chaque danse… oui ca pouvait m’amuser.

“ Oh ne t’inquiète pas. Je suis sure que tu vas survivre à tout ça. » Je souris, et remet sa veste un peu plus droit, tout en caressant ses épaules. Lui sauver de ce calvaire. Je souris. Je ne pense pas non. « C’est vraiment mal me connaitre, mon chou…. Je ne sauve jamais les gens. D’autant plus… Que tout ça… et bien c’est ta faute ;.. je t’ai mille fois dit que c’était un mauvais plan de venir avec moi… On assume les choix qu’on fait. » Charline m’avait dit qu’il n’aimait pas Red Hollow. Et quelque part ça ne me surprenait pas. Rares étaient les personnes externes qui aimaient cette ville. Pour moi c’était différent, c’était ici que je m’étais calmé et que j’avais retrouvé une certaine balance dans ma vie, alors oui, j’aimais cette endroit. Sans ce dernier je ne serais surement jamais devenu la personne que j’étais aujourd’hui. Pauvre de lui… il n’aimait pas Red Hollow et sa popularité allait le pousser dans les bras de ma mère, ma cousine et surement une ou deux tantes. « Je suis sure que tu vas assures toutes ces danses. «

« Tu vas retourner à New York demain matin ? » Je savais parfaitement le boulot qui lui attendait là-bas. Et je savais qu’il n’aimait pas cette ville, New York lui manquait probablement.